Thaïlande, Inde & Pakistan.

Salut ! Je pars demain soir (mercredi) pour 3 semaines en Thaïlande donc je ne suis pas sûre de pouvoir mettre ce blog beaucoup à jour pendant tout ce temps mais ensuite quand je reviens résumé détaillé de mes "vacances" (aaah des vacances dans mon année de vacances, c'est pas le top ça ?? En fait je devrais plutôt dire : "de mes vacances thaïlandaises"). Au programme : des temples et des plages ! Sinon, en ce moment il y a la coupe du monde de cricket (quoi vous êtes pas au courant ??). Demain c'est le match Inde-Pakistan et c'est un évènement pour TOUS les indiens, le cricket étant le sport national ils se sentent tous ultra concernés et ils vont rester scotchés devant leur télé à insulter les pakistanais durant tout le match (qui dure de 14h30 à 22h + prolongations de plusieurs heures possibles !). Tous les acteurs Bollywood et tous les hommes politiques (dont les présidents d'Inde et du Pakistan) ont leurs tickets pour assister au match. Un monsieur m'a assuré que demain il n'y aura quasiment personne dans les rues et très peu de trafic car tout le monde sera à la maison en train de regarder le match. Ensuite il m'a dit "this match is like a war". Ca fait peur, un peu. Bref, ATTENTION, demain évènement majeur en Inde (et au Pakistan) !

(Désolée pour ce titre peu inspiré)

Bisous !

Ca, c'est Delhi.

Trois trucs à vous raconter :

• Pour que vous sachiez à quel point ça peut parfois être violent d'être une femme blanche (et pour les femmes indiennes aussi hein, mais je parle de ce que je connais), un petit exemple. C'est le pire de ce que j'ai vécu depuis que je suis en Inde mais je pense que c'est quand même très représentatif de la mentalité de la plupart des hommes ici, et du peu de considération qu'ils ont pour la femme en général. Samedi soir je me rendais à une soirée et j'avais 10 minutes à pieds à faire entre la station de métro et l'appart de mes potes. Sur ce chemin il m'est arrivé beaucoup de trucs et je me suis sentie très très seule et désespérée. D'abord, je passe sur les voitures qui ralentissent à mon passage, sur les deux mecs qui s'arrêtent juste pour me demander mon "good name", sur ma colère d'être prise pour une pute parce que je suis blanche. Le bouquet c'est surtout ce putain de mec qui m'a frappé (parce qu'alors qu'il se faisait dangereusement insistant je lui avais donné une claque, et comme une fille qui te frappe, quand t'es un mec indien, c'est la pire des insultes, il s'est un peu senti attaque dans son amour-propre, quoi) et a essayé de m'embrasser. Je ne sais même pas comment le dire, j'étais tellement choquée et triste, je me suis assise devant une station essence pour pleurer, et là un mec est venu me voir pour me dire d'appeler la police, qu'il m'avait vu, et quand je lui ai crié dessus pour lui demander pourquoi il n'était pas venu m'aider, il m'a dit qu'il pensait que c'était peut-être mon ami... Mais oui c'est ça bien sûr, mon ami qui me frappe c'est normal en Inde. Donc si je m'étais faite violer, autant dire que le mec ne serait sûrement pas venu non plus. Saloperie de passivité ! Le pire c'est tout ce mépris pour la femme que je ressens tellement souvent... Ça me tue qu'on soit aussi peu considérée, et de le ressentir à ce point. Je me dis qu'il faut avoir une sacrée estime de soi pour pouvoir continuer à marcher dans la rue la tête haute quand on est une femme en Inde.
• Deux choses plus cool maintenant. La première c'est que jeudi j'ai enchaîné trois trucs : Des chants soufis à la mosquée de Nizamuddin, un concert de rock et une boite de nuit. Trois types de musique qui ne se ressemblent pas, c'était intéressant ! Le concert de rock était super bien. Depuis le temps que je cherche des possibilités de sorties "alternatives", "underground" pour échapper à tous ces trucs surfaits de riches, ce concert m'a donné l'impression d'avoir trouvé ! Les musiciens étaient des étudiants, ils reprenaient plein de chansons connues et surtout le best : la chanteuse était une fille. Une fille indienne chanteuse dans un groupe ça m'a trop redonné espoir. Et les autres musiciens étaient bien sympas aussi, cheveux longs et compagnie... Un peu d'anticonformisme, ouf, ça fait du bien, c'est bien trop rare en Inde !
• Hier c'était Holi. C'est une des fêtes les plus populaires en Inde, mes amis l'attendent depuis des semaines ! On appelle aussi cette fête, dédiée à Krishna, fête des couleurs. Le but de la fête est de s'asperger d'eau (grâce à de superbes pistolets à eau !) et de poudres de couleurs. Les poudres de couleurs symbolisent l'égalité entre les êtres humains. Quand on est tous peinturlurés de la tête aux pieds, plus personne n'est blanc, noir, marron, jaune... Tout le monde est juste multicolore. Les festivités débutent quelques jours avant la jour j et je me suis prise quelques bombes à eau sur la tronche juste parce que j'avais eu le malheur de mettre un pied dehors ! C'est plutôt rigolo et il fait déjà très chaud ici, donc ça fait du bien ! Hier avec mes amis on est allés à un festival organisé à l'occasion de Holi. Je pense que ce genre de trucs est beaucoup encouragé par la municipalité qui préfère savoir que les jeunes s'amusent dans un cadre restreint plutôt que de les savoir dans la rue parce qu'honnêtement c'est assez ouf l'état dans lequel sont les gens : bourrés et défoncés. D'ailleurs, moi on m'avait même conseillé de ne pas sortir le jour d'Holi, de rester chez moi ou avec mes amis tellement les gens deviennent dingues. Le festival avait lieu dans une "farm", c'est à dire une maison posée en plein milieu d'un immense chant et 5 scènes proposaient des concerts tout l'après-midi (c'était de midi à minuit). Il y avait à manger et à boire et une très bonne ambiance. Tout le monde s'aspergeait et se lançait des poudres sur la gueule... Au final tout le monde avait une chouette allure : on avait tous mis nos plus moches vêtements et on avait tous des têtes improbables et multicolores. Enfin bref, c'était super cool, après-midi au soleil assise dans l'herbe avec mes amis et de la musique, sympa.

Comment vous me trouvez ?

Sikkim et Darjeeling.

Au bout de quelques jours on a laissé les américains à Varanasi pour aller dans le Sikkim, minuscule état montagneux de l'est de l'Inde, coincé entre le Népal, le Bhoutan et le Tibet. C'était un royaume indépendant jusqu'en 1974, date à laquelle il a été rattaché à l'Inde. Rien que géographiquement ça promet des merveilles au niveau paysages, et n'ai pas été déçue, cette région est vraiment magnifique. Verte et marron, la végétation est luxuriante, très étonnante surtout : les arbres classiques de nos montagnes côtoient bananiers et bambous à plus de 2000mètres d'altitude ! Il y a partout sur les pentes des montagnes des terrains aménagés en escaliers, les gens les cultivent et y construisent leurs petites maisons en bois - C'est tellement escarpé ici qu'aménager son terrain en escaliers est la seule façon pour l'homme d'apprivoiser la nature et de pouvoir en tirer quelque chose. Le terrain est d'ailleurs si escarpé qu'il n'y a quasiment aucun bus public (alors que pourtant ce moyen de transport est TELLEMENT développé dans les autres régions d'Inde !), on circule uniquement en jeep dans lesquelles ont s'entassent le plus possible. Les gens dans le Sikkim viennent pour la majorité du Népal et du Tibet, il y a très peu de gens de type indien et, même si c'est triste à dire, ça se sent. Ils sont tellement plus accueillants, plus souriants, plus généreux ! On a atterri à Gangtok, la capitale du Sikkim, dans une guest house où le propriétaire avait 25 ans, et résultat, on a passé les trois nuits et les deux journées avec ses amis, chose qui ne se serait JAMAIS produit en Inde. Les gens sont tellement plus ouverts, moins traditionnels, plus libéraux, c'est incroyable de le sentir à ce point. Après le Sikkim nous sommes allées à Darjeeling où nous avons rejoint Faustine et ses amis et où nous avons rencontré beaucoup d'autres voyageurs, c'était très sympa. Vous connaissez probablement cette ville pour son thé très fameux.

Autre petite remarque que j'ai trouvé intéressante, quoiqu'assez triste, c'est que décidément, OU QU'ON SOIT DANS LE MONDE, les préoccupations sont les mêmes. Le Sikkim est un état assez riche et de nombreux indiens immigrent dans cet état pour y trouver du travail. Or, dans les plus grandes villes du Sikkim on trouve de nombreuses affiches qui disent que les travailleurs du Sikkim sont désormais unis contre la concurrence venue de l'extérieur, et appellent les employeurs à arrêter de leur rendre la vie difficile en embauchant des gens qui ne viennent pas du Sikkim. Et oui, même dans ce minuscule état indien il y a des problèmes d'immigration. Aussi, à Darjeeling (où on s'est rendues ensuite et qui se situe dans le West-Bengal, juste en dessous du Sikkim) d'importantes grèves (il y a même eu des morts) ont eu lieu quelques jours avant qu'on arrive pour demander la création d'un état incluant la région de Darjeeling, le Gorkhaland. Les raisons de cette revendication sont que les gens qui vivent dans cette région sont beaucoup plus riches que ceux du reste de l'état du West-Bengal. Ils payent donc beaucoup de taxes qui, jugent-ils, sont très mal redistribuées puisqu'ils estiment qu'ils ne reçoivent pas de la part de l'état l'équivalent en aide ou bien publics des taxes qu'ils payent. L'un des problèmes majeurs apparemment est lié à l'éducation. Les écoles publiques sont si mal tenues dans la région de Darjeeling que de plus en plus d'écoles privées très chères sont créées, ce qui créé deux problèmes : D'abord, tout le monde ne peut pas payer l'école privée pour ses enfants, les plus pauvres sont donc fortement défavorisés. Ensuite, les plus riches qui payent beaucoup de taxes ont l'impression de payer deux fois : une fois pour les taxes à l'état qui ne leur sont mal redistribuées géographiquement, et une fois pour l'école privée de leurs enfants. Bref, tout ça pour dire que là encore, les problèmes d'imposition sont aussi présents dans les moindres petits recoins de l'Inde !

Après tout ce blabla, les photos !

Beaucoup d'immigrés tibétains = beaucoup de bouddhistes, beaucoup de monastères et plein de petits apprentis moines !

Le mixe des populations au Sikkim !

Au Sikkim et à Darjeeling, on se situe en moyenne à 2000mètres d'altitudes et certains endroits sont situés juste en face de l'incroyable chaîne himalayenne. On a eu l'occasion d'admirer des sommets incroyablement hauts, comme le Kachendzonga (bon il y a plusieurs écritures en fonction de la traduction mais on s'en fout, de toute façon c'est bien trop compliqué à prononcer), la plus haute montagne d'Inde haute de 8600mètres (!!) (d'ailleurs c'est une montagne sacrée dont il est interdit d'entreprendre l'ascension ! (mais en fait c'est bizarre c'est ce qu'on m'a dit au Sikkim mais sur Wikipedia ils disent qu'il y a eu des ascensions, mais peut-être pas sur le sommet principal alors...)) ou encore le mont Everest !

Les plantations de thé ! (et oui saleté de poteau électrique !)

L'incroyable sourire !

Les porteurs de Darjeeling...

Les drapeaux de prières bouddhistes.

Cécile et moi dans un décor magnifique, n'est-ce pas !...

Varanasi (bis !)

Salut ! Ça fait carrément une éternité que je n'ai pas posté ici. Je n'avais plus grand chose à dire et surtout je suis partie en voyage pendant deux semaines. Je suis revenue lundi (en AVION s'il vous plait !) donc j'ai plein de choses à vous montrer. Si ça vous intéresse. Je suis partie avec Cécile et deux américains qu'on avait hébergé en couchsurfing à Varanasi où j'étais déjà allée mais j'étais vraiment ravie d'y retourner, en fait. Ça m'a fait une sensation étrange de revenir dans une ville que j'avais déjà visitée, l'impression d'être en Inde suffisamment longtemps pour pouvoir revenir aux endroits que j'ai aimés, et avoir une certaine familiarité avec cette ville si mythique, Varanasi (ou Bénares de son ancien nom). Alors qu'en Octobre je l'avais visitée juste après la mousson et que les ghats (les escaliers qui descendent dans le Gange) était totalement immergés, cette fois-ci, des mois après la mousson le niveau du Gange avait largement baissé, et c'est un peu comme si les ghats et leur vie si trépidante, mais à la fois quotidienne et si répétitive, se dévoilaient à moi. Du coup ma deuxième visite était réellement différente de la première, et j'ai vu plein de choses que je n'avais pas vu.

Après Varanasi Cécile et moi avons abandonné nos américains pour filer vers le Sikkim, puis passage à Darjeeling où on a retrouvé une amie qui bossait à Pondichery mais qui doit là maintenant, être de retour en France... Je vous raconte dans un prochain article !

Je vous poste à nouveau la carte de l'Inde pour que vous puissiez situer le Sikkim, si jamais + de nouvelles photos de Varanasi.

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Les nouvelles en vrac sinon c'est que :

• Ça sent la fin. Je rends avec Cécile l'appartement fin avril, le 1er mai je devrai dire au revoir à Delhi et je serai homeless pour quelques mois avant de rentrer en France début août.
• Il fait de plus en plus chaud ici, quand je suis partie il y a deux semaines on tournait autour des 20°, là il fait 30° ou même parfois plus, dans quelques jours ça sera la fournaise...
• J'ai trouvé des billets pas chers pour la Thaïlande, j'y serai donc trois semaines du 30 mars au 21 avril, avant de rentrer à Delhi boucler toutes mes affaires, dire au revoir, rendre l'appartement et repartir en vadrouille.
• Je vous fait des bisooous !