samedi 19 février 2011

Indian wedding.

Il y a quelques semaines, notre épicier nous a, Cécile et moi, invité au mariage du neveu de sa femme. C'est pas la classe ça un peu ?? Je ne suis pas sûre que beaucoup d'entres vous aient été invités à un mariage par leur épicier ! D'où d'ailleurs l'intérêt d'entretenir de bonnes relations avec ses commerçants aha ! Le mariage était hier soir et j'étais vraiment très impatiente, passer un an en Inde sans assister à un mariage ça aurait quand même été super décevant. J'ai pris plein de photos donc voilà, grâce à moi vous allez pouvoir vivre un mariage indien COMME SI VOUS Y ETIEZ !
(Âmes sensibles au kitch, s'abstenir !)
(En fait j'ai quelques réticences à mettre toutes ces photos sur mon blog, d'autant plus que je ne connaissais pas les mariés avant de les rencontrer hier soir. Je croise donc les doigts pour qu'ils ne voient jamais cet article et que, si jamais ils tombent dessus, ils ne me fassent pas un procès (mais bon on n'est pas aux Etats-Unis, ça devrait aller)).
Vous allez voir les tenues sont incroyables je trouve. Pour ma part je n'avais pas fait d'efforts particuliers, j'avais juste mis un pantalon noir, une jolie tunique et des jolies chaussures. Je me dis que j'aurais peut-être pu en profiter pour jouer le jeu de la tenue sexy-kitch, ça aurait été drôle. Cela dit, j'arrive à apprécier ce genre de tenues sur les indiennes mais sur moi je pense que j'aurais VRAIMENT du mal !

Le marié attend d'abord à quelques centaines de mètres du lieu de réception où sa future femme se cache dans une "bride room" (la pièce de la mariée). Il se fait prendre en photo avec à peu près tout le monde (même nous) (ce qui prend beaucoup de temps) et accepte les magnifiques colliers de 10roupies qu'amis et famille lui offrent.

Il grimpe ensuite sur son cheval ou son carrosse et se fait ainsi conduire jusqu'au lieu de la réception, accompagné par une fanfare et tout un cortège composé de ses amis et de sa famille qui dansent devant le carrosse. Cela prend BEAUCOUP de temps, je pense qu'on a mis à peu près 1heure pour faire 200mètres. Tout le monde s'amuse comme des petits fous tandis que la marié perché sur son carrosse prend son mal en patience (ce qu'il fait déjà depuis 3 heures puisqu'il s'est déjà fait prendre en photo en compagnie des 500 invités).

Le marié arrive devant le lieu de la réception ! Et ce n'est pas fini, les invités vont encore danser pendant de longues minutes, on va encore le prendre en photo pendant 3heures et surtout il doit attendre que les membres de sa famille et de la famille de la mariée s'échangent respectivement des colliers de fleurs pour symboliser l'union des deux familles.

En attendant la venue de la mariée, tout le monde danse (encore).

La mariée arrive ! Aucun sourire. On a passé la soirée à se demander avec Cécile si elle était un tant soit peu heureuse de cette union (arrangée bien sûr). En même temps cela fait bien 3 jours qu'elle se farci rituels sur rituels, cérémonie sur cérémonie donc je veux bien comprendre qu'elle en ait un peu marre.

ATTENTIOOOON, contact établi entre les mariés ! Peut-être la deuxième fois qu'ils se voient et aussi peut-être la première fois qu'ils se touchent. Surtout, ils n'échangent aucun regard, aucun sourire, et la mariée garde la tête baissée.

Des photos, encore des photos...

Cette photo est incroyablement kitch je trouve. Berk.

Bon en résumé je pense que, qui s'éclate le plus dans les mariages indiens ? Les invités ! Pour eux c'est la méga fiesta, ils ne s'arrêtent pas une seconde de danser, sauf pour boire (de l'alcool (enfin seulement pour les hommes)) et manger. Le buffet était INCROYABLE (yumiii), et comme on est blanches, même si on est des femmes, on a eu droit à un peu d'alcool. Les mariages arrangés sont toujours légions en Inde, ils doivent composer au moins 90% des unions. Le point positif de celui-ci c'est que le marié et la mariée avaient 30 et 28 ans, ils n'ont donc pas été mariés de force à l'âge de 12 ans. J'ai discuté avec une fille de 18 ans (la fille de notre épicier en fait) qui m'a dit qu'elle pensait que la nouvelle génération (donc la sienne) serait sans doute plus libérale avec ses enfants, parce qu'elle est plus éduquée et bien plus au fait de ce qui se passe ailleurs dans le monde qu'avant, mais je pense que cette libéralisation ne va toucher qu'un très faible pourcentage de la population, le plus instruit. En attendant, elle m'a dit qu'elle devrait sans aucun doute épouser un homme que ses parents choisiront pour elle, mais pas avant 23-24 ans, et que si elle tombait amoureuse, il fallait de toute façon qu'elle obtienne l'accord de ses parents et que le garçon vienne de la même caste et de la même région qu'elle.
J'attends avec impatience toutes vos réactions outrées sur le mariage arrangé. Pour ma part je me refuse de juger, pensant que de toute façon je ne peux le faire autrement qu'avec mes petits yeux d'occidentales qui me donnent donc une vision ultra biaisée de la chose et m'empêche tout simplement de comprendre. Quand on leur parle du divorce, les indiens sont aussi choqués que nous quand on nous parle de mariage arrangé. Je pense que tout est une question de culture et que tout doit donc être remis dans son contexte. (Cela dit le mariage de gamins de 12 ans, ÇA je trouve ça choquant, et c'est même interdit par la loi en Inde. Malheureusement la loi ici est très arrangeante...)

mercredi 16 février 2011

Mes petits gamins de l'association.

Je ne sais pas trop si j'ai le droit de mettre leurs petites trombines comme ça sur mon blog mais c'est pas grave, il faut absolument que je vous les montre. Plus je me rends dans cette association, plus je m'attache à ces petites bêtes là ! Et dés qu'il y en a un qui part c'est (presque) un vrai déchirement. Aujourd'hui c'était mardi donc j'y suis allée. Pour la première fois j'avais pris mon appareil photo, ils adooorent être pris en photo ! Et surprise : ils avaient pour la plupart revêtu l'"uniforme" Salam Balak Trust qui consiste en un immonde survêtement gris ou bleu (ou parfois rouge) alors que d'habitude ils sont habillés tout dépareillés et si colorés ! Tant pis. Et deuxième surprise : beaucoup d'entre eux ont été rasés ! Rapport aux poux qui faisaient rage parmi eux la semaine dernière ? Mais bon, ils sont toujours aussi mignons, PHOTOS !
Avant ça je fais un peu de pub : voici le site de l'association. Vous pouvez jeter un oeil, faire un don et parrainer un garçon.

(Bon c'est horrible je ne sais pas comment les choisir...)

Il part dans 5 jours. Ce petit garçon est incroyablement intelligent, je me demande comment il s'est retrouvé ici. Il parle hindi, nepali et anglais (limite mieux que moi) et lit parfaitement les 3 langues. Il comprend toujours tout du premier coup, explique à ses camarades et fait les traductions. Dans 5 jours il prend un train (toute une journée de train il m'a dit) pour rentrer au Népal. Mais où ça ? On n'a pas retrouvé ses parents alors c'est un mystère. J'espère qu'il ira à l'école, il m'a dit qu'il voulait y aller. Nelly lui a offert un livre, une espèce d'encyclopédie en anglais pour qu'il ne s'ennuie pas dans le train et qu'il apprenne plein de trucs. Du coup, il a passé toute la matinée à le feuilleter avidement, il m'a lu intégralement toute la page sur les astronautes et a été très intrigué par la Grande Muraille de Chine.

Son papa est venu le chercher ce matin. Je crois qu'il oscillait entre joie, tristesse, et aussi une grande timidité de se retrouver face à son père. Je ne sais jamais si c'est un moment heureux pour eux, je crois que la joie pour eux dans ces moments là ça ne se montre pas trop. Mais du coup ça laisse tout le loisir d'imaginer d'autres choses beaucoup moins joyeuses... Et s'ils avaient été abandonnés ? S'ils s'étaient enfuis ? Si leurs parents les battaient ? En fait maintenant que j'y pense je me dis que c'est assez peu probable. Les enfants ne sont pas obligés de venir dans ce centre et un énorme travail de discussion avec eux est fait pour retrouver leurs parents. Donc s'il y avait un quelconque manque de volonté de leur part ça se verrait forcément...

Un de mes top chouchous ! Il est si petit qu'il ne connait pas son nom de famille, ni son âge, ni le nom de son village. Autrement dit on ne risque pas de retrouver ses parents et il va sûrement finir par se retrouver dans un affreux foyer d'accueil gouvernemental... Ou alors de nouveau à la rue.

Au fond il y a "les grands".

mercredi 9 février 2011

P.S.

J'ai encore deux trois petites choses à vous dire :
  • J'ai cassé ma 4ème paire de sandales (car ouii c'est de nouveau le temps des sandales !) tout à l'heure, sur Connaugh Place, pouf ! Heureusement il y avait juste à côté un petit marchand de chaussures, j'ai donc pu en racheter tout de suite et pas finir la journée pieds nus... Négociées 200Rs au lieu de 450 ! J'en suis donc à ma 5ème paire de sandales... Non 6ème en fait, car j'en ai acheté une paire à Mumbai (pas encore totalement cassée, la semelle est juste fendue en deux sur le dessous...).:
  • Du coup ce beau temps ça me met de bonne humeur et je me suis mise à me rendre compte d'une chose à laquelle je n'avais jamais réfléchi avant. LA DIVERSITÉ ! C'est vraiment un truc qu'on ne trouve pas en France. Quand je prends le métro (dans le compartiment réservé aux femmes... mais c'est un autre débat.) il y a autour de moi des femmes habillées en sari, des femmes habillées en jean-basket, des femmes en tailleur qui rentrent du boulot, des femmes musulmanes voilées en noir de la tête aux pieds, et tout ce petit monde se côtoie sans le moindre problème ! Je dois dire que la diversité des religions et la grande tolérance de la population par rapport à ça m'ont vraiment étonné cette année. Même si oui, il arrive qu'il y ait des violences inter-communautaires, même si oui la société reste divisée en fonction des religions, même si oui un sikh ne pourra jamais espérer épouser une musulmane. Il n'en reste pas moins que dans la rue, dans le métro, tout le monde se côtoie, se tolère et échange sans le moindre problème. D'ailleurs, et ça me surprend toujours, dés que je prends le train, les autres personnes qui se trouvent dans mon comportement, au bout de quelques minutes, en viennent à avoir des débats passionnés, à se taper sur la cuisse, à rire ensemble et à partager leur repas alors qu'ils se connaissent seulement depuis 5 minutes, et cela malgré leurs différences. En France, toutes nos différences sont gommées mais ce n'est pas pour autant qu'on ECHANGE entre nous, on est les pros du chacun pour soi. Je crois que maintenant dés que je prendrai le TGV je ne me priverai plus pour échanger avec mes voisins. Même si, et c'est le même problème en Grande-Bretagne, cela peut conduire au communautarisme, je crois que je préfère mille fois apercevoir la diversité. Pour moi ce n'est pas un problème de savoir que ma voisine est musulmane ou juive, je ne comprends pas pourquoi on devrait le cacher. On ne peut pas à mon avis se battre pour une unité de la population en cherchant à en gommer les différences.
  • Ce qui me surprend aussi c'est cette jeunesse. Elle est visible partout, et surtout dans le métro où j'ai tout le temps que je veux (les trajets en métro sont longs, looongs) pour observer les passagers (et étant donné le très faible prix des tickets je pense que c'est très représentatif de la population de Delhi). En Inde, près de 50% de la population a moins de 20 ans (47% en 2007) !l C'est un chiffre qui me paraît incroyable mais surtout très positif. Ça veut dire qu'il y a tant à faire, qu'en Inde on peut parier sur l'avenir et que ça va bouger dans les années à venir, ça me rend très optimiste. Franchement, je ne sais pas ce que vous en pensez mais je pense que je préfère mille fois travailler et développer mes idées dans un pays où les moins de 20 ans constituent la moitié de la population que dans un pays, comme la France, où la vieillesse prend de plus en plus de place !
  • Changement de sujet : on a une souris dans l'appartement ! Je pense qu'elle vient d'arriver car cela fait 2-3 jours qu'on la voit tous les jours alors qu'on ne l'avait jamais vu auparavant...

dimanche 6 février 2011

Où je reste à Delhi.

  • Avant hier les résultats d'affectation pour le séjour à l'étranger est tombé pour les actuels deuxième année de Sciences Po, ça m'a rendu un peu nostalgique ! J'ai jeté un oeil, deux garçons prendront le relais de Cécile et moi à Shri Ram College, je leur souhaite bien du courage !
  • Car oui, alors que la rentrée est censée avoir eu lieu depuis trois semaines, on a eu un seul cours. Un seul cours en trois semaines. Je crois qu'on a perdu certains professeurs en cours de route. Un de nos prof a justifié ses absences par le fait qu'il est "occupé ailleurs". Ah oui bon, d'accord. Je me dis aussi que l'organisation de l'année en un seul bloc, sans division par semestres, ça n'aide vraiment pas à répartir les cours sur toute l'année. Là, à 3 mois de la fin, je crois que les profs ont déjà le sentiment d'avoir fini l'année.
  • Même si c'est impossible d'être parfaitement sûr et que personne, comme d'habitude, ne nous donne la moindre info, la fin de l'année scolaire officielle sera sûrement fin avril. On a donc avec Cécile déjà prévenu notre proprio qu'on quitterait l'appartement fin avril (histoire qu'il comprenne bien à l'avance qu'il va devoir nous rendre nos 30 000Rs de caution, hein !)... Ça fait un peu peur de penser déjà à la fin. J'ai l'impression de venir d'arriver que je vois déjà la fin de mon séjour se profiler à l'horizon. Heureusement ça ne se finira pas de façon abrupte fin avril, je quitte juste l'appartement, pas l'Inde, et encore moins les voyages, en tout cas pas avant août. Tout va bien.
  • L'hiver est fini, on approche les 30°c au plus chaud de la journée, les nuits ne sont même plus fraîches. Mais bon, ne m'enviez pas trop, dans trois semaines ça sera déjà infernale tellement il fera chaud...
  • J'ai décidé de tester l'effet "cheveux indiens", donc je me suis achetée une sorte d'huile qu'on met sur les cheveux avant d'aller se coucher, ensuite on se fait une tresse très serrée, on dort, et le lendemain on se lave les cheveux et ensuite tu as des cheveux très beaux, renforcés, qui ne tombent plus et qui poussent plus vite, oui oui. C'est donc là le secret de la longue et épaisse chevelure indienne ! (Bon en attendant avec cette huile sur la tête on dirait que je ne me suis pas lavée les cheveux depuis un mois)
  • Sinon à Delhi c'est un peu comme d'habitude, entre l'association et les cours (ne vous affolez pas, je ne parle pas des cours que je SUIS (évidemment) mais des cours que je DONNE !). J'ai arrêté le stage parce que j'avais finalement l'impression de faire bien peu de choses concrètes et pour un temps de trajet si long (4h par jour !), c'était un peu... frustrant. Mardi dernier on a amené les gamins de l'association au planetarium, je crois qu'ils étaient enchantés (en tout cas moi je l'ai été donc j'ose espérer qu'eux aussi !). Après on leur a acheté des glaces, je crois que pour certains c'était la première fois qu'ils en mangeaient, ils étaient tout surpris de la consistance que ça a ! Un peu dur par contre de croiser des classes d'élèves en uniforme dans le planetarium, confrontant nos gamins à ce qu'ils n'ont pas : une famille qui les envoie à l'école. Du coup je crois qu'ils ont eu furieusement l'impression de ne pas être normaux et il y avait comme une ambiance d'infériorité/supériorité qui se dégageait dans cette confrontation, ça m'a un peu fait mal au coeur. Alors que moi je trouve qu'ils sont absolument géniaux ces gamins. Intelligents, gentils, solidaires entre eux, mignons... C'est pas juste non ?
  • A part ça je continue ma découverte de Delhi, voici quelques photos...

Un temple à Vasant Vihar où je donne mon cours.

Hier avec Cécile on est allées visiter le Lotus Temple. Le concept "bahaïste" de ce lieu est assez intéressant. Le principe de cette religion me paraît assez contradictoire mais pour autant plutôt intéressante : réunir toute l'humanité en dépit de ses différences et de sa diversité. Ce lieu a été donc construit pour rassembler des individus de religions différentes... sous l'égide d'une autre religion. Un peu bizarre. (à moins que je ne comprenne mal le concept) A l'intérieur il y a une immense salle complètement dépouillée de tout ornement, si ce n'est quelques écriteaux sur lesquels on peut lire des extraits de l'écriture de la foi Bahaï. Ce qu'il m'a semblé c'est que ce lieu maintenant est avant tout un endroit agréable et calme, ouvert à toutes les religions et où chacun peu venir méditer tranquillement.

En plus c'est beau, quand même. En tout cas l'architecture détonne vachement dans le paysage delhite...

Ambiance maternelle pour rentrer : bon alors vous faites tous la queue un par uuun. Ouais d'accord, super... Et les indiens qui s'exécutent avec leur docilité habituelle...

Cécile me dessine, moi j'essaye de prendre des photos dans le joli parc qui entoure le temple mais dans lequel on n'a même pas le droit de mettre un pied !... Mais grâce à notre charme légendaire on a réussi à convaincre les policiers de nous laisser tranquilles, jusqu'à ce que trop de personnes suivent notre exemple et qu'on soit chassées pour de bon.

mardi 1 février 2011

Pushkar.

La semaine dernière ce n'était pas la joie niveau moral. Marre de Delhi, marre des gens que je fréquente ici, marre de moi dans cette ville avec ces gens, donc j'ai décidé de m'ECOUTER (c'est un peu ce que je fais depuis le début de cette 3A en fait, mais à certains moments plus qu'à d'autres on va dire), et de partir, vu qu'à Delhi l'ambiance était naze, autant aller voir ailleurs comment c'est, SEULE, pour réfléchir un peu et aussi pour ne pas à avoir à devoir me comporter avec des gens (parce que sérieux j'en étais à un point bizarre où je savais plus comment réagir face aux gens, à des soirées par exemple, en fait, j'avais l'impression de ne plus très bien savoir comment faire pour vivre le truc de façon naturelle (ouais je sais c'est bizarre)). (Mais il paraît que toute cette mauvaise ambiance était due à un mauvais alignement des planètes, la pire semaine de toute l'année, si si !) J'ai décidé d'aller à Pushkar, j'ai booké mes billets de train le matin même, départ jeudi soir, arrivée vendredi 4h du matin puis retour sur Delhi lundi soir. J'ai décidé d'aller là parce que 1. c'est pas trop loin de Delhi (environ 7h de train jusqu'à Ajmer puis 1/2h de bus jusqu'à Pushkar) et 2. c'est réputé pour être très paisible, très calme et agréable, PILE ce qu'il me fallait.
Pushkar se trouve dans le Rajasthan, 400km au sud de Delhi à peu près, entre Jaipur et Jodhpur. La petite histoire dit que Brahma a fait tomber une fleur de lotus sur la terre, et qu'en tombant cette fleur a fait naître Pushkar (comme c'est mignon). Il y a d'ailleurs dans cette ville le seul temple dédié à Brahma d'Inde (et peut-être du monde) (mais je ne l'ai pas vu... Je n'ai pas ouvert le Lonely Planet du week-end donc je n'ai été que là où mes pas ont bien voulu me porter). La ville (très petite) s'organise autour d'un lac sacré entouré de 52 ghats (les escaliers qui descendent dans le lac) sur lesquels les hindous viennent prier, se laver, faire leur lessive, juste discuter, etc. Quand j'y étais il n'y avait pas beaucoup de monde, ni beaucoup d'indiens ni beaucoup d'occidentaux donc c'était très paisible. Tellement paisible qu'un après-midi je me suis posée sur un ghat et je suis restée là je sais pas, peut-être 4h, juste à écouter ma musique et à regarder tout ce qui se passait autour de moi en attendant le coucher du soleil, et C’ÉTAIT BIEN !
J'ai trooop de photos à vous montrer parce que c'est trop beau là bas...

Pushkar est entouré de petites collines et sur certaines d'entres elles il y a des petits temples perchés au sommet. Je pensais innocemment pouvoir faire l'ascension jusqu'à celui-ci avec le scooter que j'avais loué mais non, j'ai du la faire à pieds. Il y en a un autre plus haut perché, j'ai décidé de ne pas y aller, aha (on se demande pourquoi) (oui je sais faire du sport blablaaa).

Il y a plein de temples tout autour du lac, vous pouvez en voir un ici, au centre de la photo. Du fait de son lac sacré et de son temple dédié à Brahma, Pushkar est un centre de pèlerinage hindou assez important.

Deux copains rajasthanis portant les turbans propres à cette région (tout un art pour les nouer !).

Vaches, oiseaux, eau, temple, nature = Inde ?

Un ghat. Les indiens ont une certaine passion pour les animaux et ils semblent adoreeeer les pigeons et ils les nourrissent, ce qui fait que certains ghats sont INFESTES de ces bestioles. Ce qui est cool en plus c'est que sur les ghats ont est obligés de marcher pieds nus... dans les crottes de pigeons... Hmm !

Avec mon scooter je suis allée à Ajmer, à 11km de Pushkar, une ville avec une culture musulmane assez développée et de très belles mosquées (mais sans Lonely Planet, je n'ai pas vu grand chose...), et j'y ai "rencontré" cette charmante dame, fumant ses bidies au milieu de la route.

Après Ajmer je me suis rendue à un temple qui se trouve à 12km de la ville, perdu quelque part en plein milieu de la campagne, si bien perdu qu'à un moment la route s'arrête et qu'on n'a plus le choix que d'avancer sur un chemin en sable un peu douteux et tout caillouteux. Là, ces jeunes "ramasseuses de bois" croisées sur ma route ont bien voulu "poser" pour moi. Je ne sais pas quel âge elles peuvent avoir... Et si le gamin est le leur ?...

Ensuite j'ai rencontré ces gamines. Elles étaient dans le champ juste derrière et dés qu'elles m'ont vu elles se sont précipitées pour venir à ma rencontre... (En fait il y avait aussi un garçon avec elles et le pauvre il avait l'air d'être complètement martyrisé par ces 5 filles !)

La route. Trop beau, je vous dit !

L'arrivée au temple.

Enfin, après avoir failli casser mon scooter plusieurs fois, je suis arrivée au temple, posé au bord d'une rivière au milieu de la campagne. D'ailleurs il m'est arrivée une drôle d'aventure. Je vois un mec, donc je lui demande si c'est possible de boire un chai (un thé avec lait et épices) ? Il me dit oui oui, m'emmène dans une sorte de ruine pas loin dans laquelle deux babas (des hindous un peu fous qui passent le temps à fumer des joints) étaient assis. Ils m'ont tapé la causette pendant que l'autre mec préparait du chai... Qui s'est avéré être VRAIMENT dégoûtant, tellement que je ne l'ai même pas bu. Il avait un goût très amer qui me rappelait le goût de l'opium, du coup j'ai eu peur qu'il ait rajouté un truc bizarre dedans et je lui ai dit que je voulais pas le boire. Bon, il ne s'est pas offusqué, m'a raccompagné dehors et là il m'a dit vient prier avec moi dans le temple. Euuh?? Vraiment il a cru que j'allais le suivre, lui et ses crazy eyes dans le temple ? Moi toute seule jeune fille blanche ? Et bun non. J'ai refusé et il a commencé à s'énerver et à m'attraper le poignet pour m'obliger à le suivre. Donc là petit moment de panique, finalement j'ai juste un peu élevé la voix et il m'a lâché et laissé partir, OUF.

Petite vue sur un ghat, c'est l'arbre en fleurs qui m'a plu je crois ! (je suis nulle en arbre, si quelqu'un connait le nom...?)


Ce monsieur m'a abordé et je me suis faite avoir comme une débutante (bah quoi c'est mignon un petit vieux non ?). Il a prétendu être un Guru travaillant dans un Ashram (si vous savez pas ce que c'est demandez moi, là il est un peu tard j'ai la fleeemme je veux finir cet article trop long avec trop de photos vite vite) mais je sais pas trop si c'est la vérité car quand je lui posé des questions sur son ashram il avait l'air de pas bien savoir quoi répondre... Bref, il m'a baratiné, m'a donné un petit nom indien - Sapnaa = dream = rêve, puis il m'a dit bouge pas je reviens et il est parti comme ça tout d'un coup en me laissant son sac et ses chaussures. Et il est revenu avec des fleurs et un bracelet, ce qui voulait dire bonjour petite touriste viens là moi je vais te faire un Puja spéciale touriste et te faire raquer à mort après. Donc comme je suis pas si touriste que ça je lui ai dit ok mais je te préviens je te donne pas de sous après, et comme il m'aimait bien je crois il a dit pas de problème et j'ai eu ma puja gratos. Une puja c'est une sorte de prière ((en fait d'après wiki c'est une cérémonie d'offrande et d'adoration à une/des divinité(s)) que tu fais au bord de l'eau (à Varanasi on m'avait harcelé pour que je le fasse et on avait ensuite essayé de me délester de plus de 1000Rs !!), tu lances des fleurs dans l'eau en priant pour ton père, ta mère, ta soeur, ton frère et même ton petit copain et ensuite ton guru t'attache normalement autour du poignet le bracelet hindou rouge et jaune en ficelle (qui devient rouge-rose avec le temps), que tu mets à la main droite quand tu n'es pas marié puis que tu mets à la main gauche quand tu te marries et qui symbolise le bonheur. Le truc drôle c'est que pour qu'il me laisse tranquille j'avais dit que j'avais un petit copain et que j'allais bientôt me marier (conseil dans les pays traditionalistes, toujours dire qu'on va bientôt se marier, les gens du coup sont beaucoup moins choqués), et du coup après j'ai du prier pour un petit copain imaginaire (oooouh révélation) et demander aux dieux de me marier avec lui et d'avoir 3 beaux enfants !!
Bref bref, j'ai perdu le fil un peu. Ce que je voulais dire aussi c'est que je suis... ATTERREE de voir à quel point l'hindouisme peut devenir un business de fou. Déjà, il y a des vrais "gangs" qui opèrent sur les ghats touristiques pour appâter les touristes pour leur faire faire une puja et qu'ils donnent ensuite plein de sous soit disant à la communauté hindou mais en vrai on ne sait pas très bien à qui ça va. Ensuite, dans n'importe quel temple dans lequel tu rentres il y a une donation box et on te fait bien comprendre que ça serait bien gentil à toi de mettre des sous dedans. Aussi, dés qu'une famille demande un "prêtre" pour une occasion un peu spéciale, une fête, un mariage ou autre, il faut le payer grave, mais vraiment cher. Il me semble que toutes ces choses n'existent pas dans les autres religions...

Je me rends compte que ce blog devient avant tout un carnet de voyage, CA NE VA PAS DU TOUT ! Donc au prochain article je vais essayer de rectifier le tir pour tenter de voir un peu ce que c'est ma vie en 3A cette année (à part les voyages)...