dimanche 17 octobre 2010

Kolkata, l'occidentale.

Après 40h de train, 2000 kilomètres avalés (oui ça fait beaucoup, mais regardez donc où se situe Puri en Orissa sur une carte, c'est très loin de Delhi), je suis de retour à la MAISON ! Petit moment d'émotion en montant dans le rickshaw pour rentrer à l'appartement vers 2h du matin hier soir : je suis contente de rentrer, j'aime cette ville. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai bien l'impression d'y trouver ce que je n'ai pas trouvé à Kolkata (c'est le nouveau nom de Calcutta) par exemple, mais c'est peut-être simplement une certaine familiarité, le fait de trouver Delhi vivable, que la ville ne soit plus un gros trous noir angoissant. Je vis à Delhi depuis plus de trois mois, je commence à la connaître, à l'apprivoiser. J'aime mon quartier, son animation, ses commerçants, les vaches, les chiens, les gens. J'aime aussi que rien ne soit semblable d'un bout à l'autre de la ville, que tous les quartiers soient si différents. Bref, pas de déprime comme la dernière fois même si je compte repartir très vite !

Je n'ai pas eu le temps de continuer à mettre à jour ce blog pendant que j'étais partie, tant mieux en même temps, mais donc je vais rattraper un peu mon retard. Kolkata était incroyable, je ne savais pas à quoi m'attendre et j'ai été agréablement surprise. Il suffit de marcher des heures dans la rue pour voir plein de choses fascinantes. Et marcher des heures dans la rue à Kolkata c'est possible car oui il y a des vrais routes, avec une vraie chaussée, des trottoirs, des feux et des passages piétons ! Par comparaison, se balader à pieds à Delhi est juste impossible : les quartiers sont complètements segmentés et les rues sont un bordel incroyable où il faut sans cesse éviter vaches, chiens, voitures et foule. On peut se promener dans son quartier, bien sûr, mais passer d'un quartier à l'autre n'est pas vraiment possible et, contrairement à Kolkata, il n'y a aucun "centre ville", pas de centre nerveux, tout est dispatché partout. Voilà donc ce que j'ai aimé à Kolkata : un semblant d'ordre, une ville où il est possible de se déplacer à pied, dans laquelle il existe un centre. Très semblable à nos villes occidentales, en fait. D'autant plus que du fait de la colonisation anglaise il y a de vrais immeubles semblables à ceux qu'on trouve à Paris ou à Londres, ou ailleurs, alors qu'à Delhi ce n'est qu'un amoncellement de petites maisons à deux ou trois étages. Aussi, il n'y a pas de vaches ni de chiens errants (ou si peu). En somme, urbainement parlant, Kolkata fait occidentale. MAIS, heureusement, malgré tout ça les indiens restent des indiens, Kolkata n'est pas épargnée par la misère et la vie indienne, la vraie vie indienne, grouillante, vivante se trouve une place sur ses trottoirs. Car oui, les trottoirs dans cette ville sont incroyables. Il est possible d'y faire mille choses : son shopping grâce aux milliers de vendeurs qui investissent les murs des immeubles pour y accrocher leurs marchandises ou qui installent leurs stands sur les trottoirs, il est possible de boire et de manger tout ce qu'on veut grâce aux petites échoppes, de se faire cirer les chaussures ou encore de se laver grâce aux nombreux points d'eaux présents sur la chaussée (des sortes de pompes à eau qui permettent, pour les plus riches de se laver les pieds (il pleut beaucoup beaucoup à Kolkata et la plupart des gens portent des sandales ouvertes) et pour les plus pauvres de faire une toilette complète. Ça, c'est donc l'aspect indien de la ville.

C'est à Kolkata qu'on a connu avec Dylan notre plus grand moment de gloire. Le dernier jour on se baladait dans un quartier où des artisans construisent les effigies et les statuts pour les festivals religieux. Comme il y en avait un quelques jours plus tard le quartier était très animé, les artisans en plein travail. Il y avait quelques indiens avec des appareils photos, mais aussi une chaine de télévision (indienne ou anglaise je ne me rappelle plus) qui nous a interviewé ! C'est comme ça qu'on s'est retrouvés devant un Ganesh tout nu peint en rose, avec un verre de chai à la main et nos sacs sur le dos à répondre à quelques questions pour la télé... La classe !

Du coup je vais faire deux articles sur Kolkata, un sur Kolkata l'occidentale, et un sur Kolkata l'indienne, c'est parti, voici quelques photos !

(Je suis tombée amoureuse de cet immeuble)

(Le Victoria Memorial)

4 commentaires:

  1. Article intéressant. Je me dis, avec une certaine joie, que tu sembles avoir dépassé la période d'arrivée en Inde, et tous les sentiments/récits de dépréciation, de difficulté à s'adapter, d'incompréhension... Au profit d'une attitude relâchée, calme, ouverte au dépaysement sans craindre d'y perdre ton intégrité.
    J'aime aussi ce que tu dis de Calcutta, c'est intéressant. Tu n'as pas pu écrire pendant tout le voyage, et voici quelque chose que je me dis aussi parfois : en évitant d'écrire trop souvent, on écrit quand on a quelque chose à dire, i.e. quelque chose d'intéressant, plein de sens. Continue comme ça, c'est bien.
    D'ailleurs, il pleuvait à Calcutta ? Car à Delhi et à Bénarès, depuis 2 ou 3 semaines, pas une goutte...
    A très vite ! Bisous, Samuel

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  2. Samou, ton message me fait bien plaisir, j'imagine que tu as raison, que la difficulté à s'adapter est bien là même si on essaye de l'ignorer (c'est ce que j'essayais de faire) - mais je me suis bien rendue compte en relisant quelques articles de mon blog que je n'avais pas été épargnée.

    Il a plu presque pendant tout notre séjour à Calcutta (genre 4 jours sur 5). Il paraît qu'en fait c'est la fin de la mousson et que donc la mousson "s'en va", mais pas tout d'un coup, il continue de crachoter pendant quelques semaines avant qu'elle soit définitivement partie. Enfin, c'est ce qu'un type m'a expliqué.

    J'aime qu'il ne pleuve plus à Delhi, ça fait du bien !! Et c'est tout sec dans mon appartement, youhou !

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  3. Tiens c'est marrant, je kiffais aussi cet immeuble; je me suis même dit que plus tard, il faudrait que j'en rachète un de ces vieux immeubles, pour le rénover à fond. Ils sont tellement magnifiques!

    Alors ça t'a plu, j'avais pas raison? :)

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  4. Agathe dixit :
    " oh les taxis !"
    Victoria Mémorial " oh ! c est beau "

    "je vois mieux où Joana se trouve en ce moment"

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